comme entre terre et soi la neige – extraits de tirages argentiques
« … chute de neige, vers
la fin du jour, de plus en plus épaisse, dans laquelle
vient s’immobiliser un convoi sans destination — je
tiens le jour… La paupière du nuage porteur de la
neige se levant, je me retrouve inclus dans le bleu de
l’autre jour. »
André du Bouchet
Cette première série autour du paysage, a été réalisée en 2006. Mes recherches s’orientaient autour de la neige ou comment révéler la blancheur immaculée de ce manteau neigeux et son souffle silencieux en photographie.
Certaines images quasiment blanches avaient pour contrepoint des images où la neige fondue par endroit laissait poindre la terre gelée. Elle marque également ma première rencontre avec la poésie d’André du Bouchet. Sa poésie, comme l’exprime si bien Gil Pressnitzer, « est aussi un lent cheminement vers la montagne. Les grandes trouées de vide, de blanc vertigineux au cœur du texte créent une nouvelle occupation de la page blanche. Très attentif à la mise en page, en la mise en rythme de ses souffles, il fait du néant un tamis pour ses mots. Les rares mots qui ont encore droit de cité chez lui sont compacts, soit à peine rapportés sur la page. Ils prennent alors une dimension presque effrayante. Sorte de derniers signes sur les cavernes du temps, d’ultimes graffitis comme mains positives sur la vie qui s’en va.